Siège ergonomique, coussin ergonomique, bureau ergonomique : aujourd’hui, cet adjectif est utilisé pour qualifier des meubles et accessoires en tous genres. Mais qu’est-ce vraiment que l’ergonomie au travail ? Suffit-il de proposer des fauteuils de bureau ergonomiques à ses salariés pour qu’ils soient idéalement installés à leur poste ?
En réalité, l’ergonomie englobe un champ bien plus vaste d’actions et poursuit plusieurs objectifs. Voyons plus précisément en quoi cela consiste et trouvez ici des pistes et des conseils pour améliorer les conditions de travail grâce à l’ergonomie.
Ergonomie au travail : bien comprendre de quoi il s’agit
On peut trouver différentes définitions de l’ergonomie, mais si on veut la simplifier, on pourrait dire qu’il s’agit de l’étude des conditions de travail (en quantité et en qualité) et des interactions entre l’Homme et les outils, les méthodes et l’environnement de travail. L’étude vise bien entendu à améliorer par la suite ces conditions, notamment en adaptant la machine et le travail aux capacités de l’Homme. Par extension, l’ergonomie désigne aussi cette adaptation de l’environnement de travail aux besoins des salariés.
Bien souvent, on cantonne l’ergonomie à sa dimension physique : analyser les postures, répertorier les maladies professionnelles, étudier l’exposition au bruit, etc. Ce sont les interactions physiologiques du travailleur avec son environnement qui sont alors prises en considération.
Mais l’ergonomie a également une dimension cognitive et une dimension organisationnelle. L’ergonomie cognitive vise à étudier tout ce qui touche à l’intellectuel et au psychologique, comme la mémoire, la concentration, le raisonnement, etc. L’ergonomie de l’organisation est quant à elle centrée sur les processus et le mode de fonctionnement, à l’échelle de l’individu, de l’équipe, du département, de l’entreprise.
Se pencher sur l’ergonomie au travail, c’est donc s’intéresser à tous ces éléments, de la posture de l’employé à son bureau à la manière dont sont rythmées ses semaines de travail, en passant par la facilité d’utilisation des outils qu’il a à disposition.
Sécurité, santé, efficacité, bien-être : les atouts d’une bonne ergonomie
Les études et les mesures ergonomiques ont à la fois un intérêt pour les entreprises et pour les salariés. C’est une science à ne pas négliger lorsque l’on veut prévenir les maladies professionnelles et l’absentéisme, favoriser le bien-être du personnel, bénéficier d’une bonne productivité, etc. Nous vous expliquons plus en détail quels sont tous les avantages d’un poste et d’un environnement de travail adaptés.
Assurer la sécurité et la prévention des risques
L’un des premiers enjeux de l’ergonomie sur les postes de travail, c’est d’éviter les accidents et les maladies liés au travail. Et si on pense que cela est surtout vrai en usine ou pour d’autres métiers à risque ou avec des gestes répétitifs, ça l’est également pour les personnes qui travaillent dans les bureaux.
Quelques exemples peuvent se montrer assez parlants : un espace de travail avec des câbles mal rangés peut mener à des chutes, une mauvaise position prolongée face à son écran peut induire des maux de dos chroniques et des douleurs cervicales, un clavier et une souris mal positionnés peuvent entraîner des TMS (troubles musculosquelettiques, dans le poignet, les bras, etc.). L’ergonomie permet donc de prendre soin de ses salariés, et dans le même temps d’éviter des arrêts maladie qui peuvent coûter cher.
Favoriser le bien-être et le confort
Avant d’en arriver aux maladies professionnelles ou aux accidents, c’est le confort des salariés qui est en jeu. Or, un salarié qui se sent bien à son poste et qui a des outils et des process adaptés, c’est un salarié qui aura moins tendance à venir travailler à reculons et à subir du stress.
Étudier et améliorer le poste de travail, les moyens à disposition, leur utilisation, etc. est donc sans conteste bénéfique pour avoir des salariés plus heureux. L’ergonomie au sein d’une entreprise peut même représenter un avantage concurrentiel pour l’embauche de nouveaux salariés.
Garantir toutes les conditions de la productivité
En demander toujours plus à ses équipes sans pour autant leur fournir l’environnement et les moyens nécessaires est bien souvent voué à l’échec. Un salarié dont le bureau est trop petit, un autre qui n’a pas reçu les formations adéquates pour mener à bien ses missions, un autre encore qui ne peut pas se concentrer à cause des stimuli visuels, etc. : tout cela affecte sans conteste la capacité à bien travailler. L’ergonomie n’a donc pas qu’un enjeu de santé psychique et mentale, c’est aussi un outil qui profitera à l’activité de l’entreprise.
Améliorer l’ergonomie d’un poste et d’un espace de travail : les points clés
Vous êtes maintenant convaincu des bienfaits de l’ergonomie au travail ? Il va donc falloir définir le plan d’action et mettre en place les solutions adaptées pour que l’ensemble du personnel travaille dans les meilleures conditions.
Étudier les problématiques spécifiques à l’environnement de travail
Il existe bien quelques règles génériques pour l’ergonomie sur un poste de travail : adapter la hauteur de l’écran pour qu’il soit au niveau des yeux, pouvoir ajuster la hauteur de son siège et l’inclinaison du dossier, proposer un éclairage suffisant, mais pas éblouissant, etc. Toutefois, il est aussi important de définir les besoins qui sont propres à chaque poste, chaque espace de travail partagé et chaque entreprise. Entre un open space et des bureaux individuels, entre des employés qui travaillent uniquement sur site ou également en télétravail, en fonction des départements de l’entreprise concernés et selon de nombreux autres critères, les problèmes rencontrés peuvent considérablement varier.
Dans un premier temps, demandez-vous quelles sont les mesures déjà en place et si elles sont efficaces. Vérifiez que vous êtes en règle avec la législation sur le port des charges lourdes, la conception de vos équipements, l’aménagement des espaces de travail, etc. Intéressez-vous aux statistiques et aux causes d’arrêts maladie. Mettez-vous dans la peau de vos collaborateurs. Vous devriez ainsi avoir de premières pistes pour travailler sur l’ergonomie dans votre entreprise. Toutefois, l’idéal reste de faire appel à des ergonomes, spécialisés dans votre domaine d’activité. Ils sauront mettre le doigt sur des éléments auxquels vous n’aviez même pas prêté attention et trouver les solutions pour pallier ces problématiques.
Informer, sensibiliser et impliquer les collaborateurs
Si l’avis et l’analyse des dirigeants et de spécialistes ergonomes extérieurs à l’entreprise sont importants, il ne faudrait pas en oublier les principaux intéressés : les salariés. Il vous incombe de les informer et de les éduquer sur les risques liés à une mauvaise posture, sur la manière de se tenir à son bureau, sur la gestion du stress, etc. Cela peut passer par de simples affiches de prévention dans les locaux, mais aussi par la formation, plus impactante.
Il est par ailleurs essentiel de consulter les collaborateurs, via des questionnaires ou des outils de feedbacks par exemple, afin qu’ils fassent part des problèmes ergonomiques qu’ils rencontrent. La démarche doit être collaborative pour être efficace.
Nos quelques conseils pour optimiser l’ergonomie d’un poste de travail
Nous avons jusqu’ici essentiellement abordé l’aspect théorique de l’amélioration des conditions de travail physiques, mentales et organisationnelles. Mais peut-être avez-vous besoin de quelques exemples concrets ? Voici quelques idées qui peuvent s’appliquer dans la plupart des entreprises :
- Investir dans des cabines acoustiques, pour permettre aux collaborateurs de se retrouver dans un endroit calme pour passer un appel, réaliser certaines tâches demandant plus de concentration, organiser une petite réunion avec un ou deux collègues sans être dérangés, etc.
- Proposer des tables assis-debout, qui permettent aux employés de changer régulièrement de position.
- Éloigner les sources de bruit des bureaux (ex. : photocopieur, machine à café).
- Laisser suffisamment d’espace entre les postes de travail pour une circulation fluide.
- Proposer des équipements à la conception ergonomique et/ou ajustable à la morphologie de chacun (clavier, souris, siège, etc.).
- Veiller à ce que l’éclairage ne gêne pas la visibilité de l’écran, tout en étant suffisant pour ne pas engendrer de fatigue oculaire.
- Adapter l’organisation du travail aux nouvelles formes de travail que vous pratiquez (travail à distance, semaine de 4 jours, etc.).
Cette liste est loin d’être exhaustive, mais elle permet aisément de comprendre qu’il existe de nombreux moyens d’agir pour la qualité des conditions de travail et la productivité !